Les Templiers...Thierry n'est pas prêt d'oublier!

Publié le par calhjogging

 

 

aïe,aïe, aïe... je viens de m'asseoir pour vous conter la merveilleuse aventure que je (nous) viens de vivre.


 
Départ vendredi matin à 8h30, arrivée à Millau vendredi vers 18h30. La météo est maussade et les prévisions ne sont guère plus réjouissantes : vent,froid et précipitations. Nous pensons au calvaire que sont en train vivre les concurrents de l'ultra dans la pluie, le froid et la pénombre mais notre innocence sur ce type d'épreuve nous permet de ne pas trop tergiverser. Nous nous installons dans notre confortable chalet situé à au moins 200 m des lignes de départ et d'arrivée. Philippe, Anne cat, Isa, et Val sont un peu tendus, le TEAM 1 court le lendemain. Personne n'a le courage d'aller se dégourdir les jambes. Solidaires jusqu'au bout, nous préférons attendre le samedi. 


Déjà une nuit de passée et l'immersion dans la course est instantanée, tout le monde vit trail : des coureurs partout, le trail expo, les speakers qui se relaient pour commenter les différentes courses. 


Sur le trail expo je rencontre un pote KILIAN JORNET, j'en profite pour me faire prendre en photo avec lui. Il débute dans l'ultra mais je pense qu'avec un peu d'entraînement il progressera vite!

 

JORNET.jpg


Il est 13h, le Team est au taquet . Philippe avec ses filles, les drôles de dames, sont en train d'en baver. froid 5°c , vent 60 à 80 kms heure et pluie ou neige .No comment  
Après les avoir croisés à différents ravito, nous les récupérons heureux mais frustrés par la longueur de la course : 35 au lieu de 42km. Pas de passage à la Grotte du HIBOU. Le Team semble avoir mangé un clown, tous le monde rigole, ils ont l'air frais comme à la fin de la Crapahute.


La journée s'est écoulée, il est 19h et la pression est palpable, nous sommes à quelques heures du départ de la grande course des Templiers (suspense...) pour le Team 59
Nous nous restaurons, tentons d'évacuer la pression avec moult boutades et grivoiseries, en vain. Les réveils nous sortent de notre sommeil à 3h30, le départ sera donné à 5h15. Quelques morceaux de gatosport constituent notre petit déjeuner et une fois déguisés en trailers, il est temps de rallier le départ. Il fait froid - 4° C mais l'ambiance est bonne. Nous sommes impatients de partir. 


Le départ est donné, instant magique, la lumière rouge des fumigènes illumine la route et les visages et la musique d'ERA résonnera longtemps dans nos têtes. Les 3 premiers kilos sont tranquilles avant d'attaquer les choses sérieuses, on a trop chaud, Clo doit déjà faire pipi et puis la neige est trop molle....Après 10 minutes, nous repartons derniers derrière la voiture balai. Enfin le premier mur (+400) sur 2 kilos. Les premiers sont déjà loin devant...


Au milieu de la côte, nous essayons de ne pas nous perdre de vue et au sommet, chacun prend son rythme et le peloton s'étire inlassablement. Je me tiens à mes engagements à savoir de ne pas aller plus vite que 6,30 sur le plat. Au 17e, nous commençons à redescendre vers le 1er ravito à Peyreleau. Le jour s'est levé, j'ai perdu la frontale et me sens plutôt bien. j'attaque le seconde difficulté sans appréhensions, la montée se fera en marchant et à la queue leu leu.


Arrivé en haut,le froid me glace les cuisses si bien que je suis contraint de m'arrêter, plus possible de courir. J'imagine à ce moment que la course est terminée, de nombreux coureurs me doublent. Je me masse énergiquement les cuisses pour les réchauffer et après quelques minutes, je peux repartir... inquiet.


Les kilomètres défilent les paysages sont grandioses et j'arrive au 2e ravito frais comme un gardon dans un congelo. Je mange de la banane et une barre de céréale, ça passe pas. vite une BUCKLER et sa repart . Merci à nos supporters le Team 1 et bibiche qui nous encourage immédiatement. La descente vers La Roque est interminable, technique et très glissante, bref le terrain idéal pour s'amuser. Nous remontons vers pierrefiche, montée assez simple, puis arrivons au ravitaillement du 48e. La soupe et les tucs sont les bienvenus !!! Quelques minutes après, nous reprenons la route. Les cuisses sont douloureuses depuis un moment, notamment dans les descentes mais nous rallions le pied de la Cade sans trop broncher. Nous sommes au 60e kilo. Allez, plus que 12...


Que vous dire du Cade ? C'est l'horreur absolue ! imaginez 500m de D+ à monter sur 2 kilomètres avec 60 bornes dans les cuisses    
Tout se fait au mental, combien de fois me suis-je dit "arrête-toi 5 minutes ça ira mieux après". Grâce à CLOCLO et FILOU, je me suis surpassé et je ne me suis pas arrêté, par chance !


Nous arrivons enfin au sommet, rincés, sur le dernier ravito. Soupe et tucs, le régime idéal pour se réconforter. Nous ne pausons pas longtemps et reprenons la route. Une descente, horriblement technique et douloureuse et c'est la dernière ascension : Le pouncho d'Agast ! un mur de 150m que nous avons gravi, sur une bonne moitié, à 4 pattes !!!
Au sommet, nos visages s'illuminent à nouveau, il reste 3 kilos de descentes après la grotte du hibou.


Les muscles claquent mais peu importe, je me sens submergé par les émotions. Je prends conscience de ce que chaque coureur est en train d'accomplir, cette bataille contre soi-même, à repousser ses limites. Je pense à mes 4 amours, Karine, Titouan Sasha et Rose. Je pense aussi  aux autres qui en bavent encore et surtout à Benoît. Je savoure l'instant présent avec mes potes CLOCLO ET FILOU avec lequel je passe la ligne d'arrivée le cœur léger, bras dessus, bras dessous.


Les sourires de BIBICHE et du TEAM 1 à l'arrivée parachèvent ces instants magiques que l'on ne retrouve que dans le dépassement de soi !!!

Merci à vous toutes et à vous tous pour vos encouragements, ils nous ont été d'un réconfort certain dans les (nombreux) moments difficiles.


Thierry

Publié dans Trails

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P
Très bel exploit et raconté avec des mots qui font frisonner. On ressent presque la douleur dans les cuisses et le froid. En tout cas, vous pouvez être tous très fiers de votre exploit. Je suis<br /> admirative ! une fan !
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